L'Europe entre en scène

 

 

Quatorze siècles durant, le système du monde de Ptolémée allait s'imposer. Dans ce système, chaque planète tourne sur un petit cercle nommé épicycle. Ce petit cercle tourne autour de la Terre sur un cercle appelé déférent. Cette théorie permettait d'expliquer toutes les caractéristiques connues du mouvement des astres errants et de déterminer leur position avec une incertitude de +/- 5°.

Le savoir grec survécut, en grande partie, grâce aux bibliothèques édifiées par les arabes, mais il n'évolua pratiquement plus.

En 1543, l'astronome polonais Nicolas Copernic publiait "De revolutionibus orbium coelestium". Il y exposait une théorie révolutionnaire. Toutes les planètes, y compris la Terre, tournaient autour du Soleil. Cette théorie héliocentrique était audacieuse mais ne reposait encore sur aucune preuve observationnelle. Les arguments étaient seulement philosophiques (le Soleil, plus gros que la Terre, plus brillant, doit occuper le centre du système). La théorie était aussi plus esthétique, car plus simple et élégante

Le système de Copernic

La lunette de Galilée

La théorie est élégante et fait éclater les limites du monde. En 1609, Galileo Galilei, dit Galilée, apporte les preuves observationnelles qui manquent à la théorie (satellites de Jupiter, cycle des phases de Vénus...).

Ces observations remettent en cause les fondements mêmes du système de Ptolémée qui s'accordait parfaitement avec le modèle biblique de la création du monde. En ces temps troublés, l'Inquisition ne peut laisser passer un tel blasphème. En 1633, après de nombreux démêlés avec les autorités religieuses, Galilée est condamné. Pour le restant de ces jours, il demeurera en résidence surveillée !

Les oeuvres de Copernic et Galilée furent placées à l'index des ouvrages interdits.

Mais d'autres astronomes avaient repris les idées d'un système héliocentrique. Tycho Brahé, un observateur hors pair, accumula un nombre considérable de données sur les positions des planètes. Il céda l'ensemble de son oeuvre à Kepler. Grâce à ces observations, Kepler put énoncer trois lois du mouvement planétaire. Pour la première fois, le mouvement des planètes est mis en équation. Kepler devient ainsi le premier véritable astrophysicien.

Kepler

Newton

En 1687, Newton, physicien anglais, publie les Principia. Newton y énonce la théorie de la gravitation universelle : "tous les objets de l'univers s'attirent mutuellement avec une force inversement proportionnelle au carré de la distance". Les travaux de Newton constituent le triomphe de la synthèse d'études menées par Robert Hooke et Edmund Halley.

La légende de la pomme reste et restera une belle légende. En s'inspirant très largement des travaux de ses prédécesseurs, Newton sut ainsi récolter tous les lauriers de la gloire !

L'apport de Newton est pourtant immense. Il est le premier à énoncer clairement cette loi et à la mettre en équations. La puissance de la théorie se manifestera dans de très nombreux phénomènes, devenus explicables ou prédictibles. Il en fut ainsi de la célèbre comète de Halley (en 1705, calcul de son retour prédit pour 1758), et de la découverte de Neptune en 1846 (par les perturbations qu'elle engendre sur l'orbite d'Uranus)